Lignée humaine
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Lignée humaine
Cet ensemble est désormais plus régulièrement regardé comme une sous-famille (Homininae Gray, 1825).
La famille des Hominidés est la famille à laquelle appartient l'Homme et les singes les plus proches comme le montre la phylogénie moléculaire. De menus détails morphologiques, notamment au niveau de la structure de la face viennent justifier le classement à part des Pongidés.
5 espèces actuelles. Elles sont menacées, bien que l'une d'entre elle soit très développée sur l'ensemble de la planète.
Ce sont des Primates sociaux qui dans le cas de l'Homme peuvent développer les structures politiques et l'organisation du Monde à l'extrême.
Notons que s'il n'existe pas de fossiles reconnus de Gorilles ou Chimpanzés, si les fossiles humains sont bien étudiés et remontent à 4 millions d'années avec Australopithecus anamensis, on range parmi les Hominidés d'autres fossiles plus ancien : Kenyapithecus du Kénya (13 Ma ; parfois considérés comme des Pongidés sous le genre Sivapithecus) et Graecopithecus de la Grèce (10 Ma).
Tribu des Gorillini
Les Gorilles occidental et oriental (Gorilla gorilla (Savage, 1847) et Gorilla beringei Matschie, 1903) sont cantonnés dans les forêts denses de l'Afrique occidentale et centrale. Leur aire de répartition est sans cesse en régression, bien que localement une certaine reprise ait été constatée récemment. Ils vivent en groupes sociaux de quelques unités conduits par un mâle dominant. Ce sont des végétariens.
De menus détails morphologiques, notamment au niveau de la structure de la face viennent justifier le classement à part des Gorillinés. Notons toutefois que le dimorphisme sexuel est très développé chez les variétés de Gorilles connues.
Tribu des Hominini Gray, 1825
Sous-tribu des Panina
Le Bonobo et le Chimpanzé (Pan paniscus Schwartz, 1927 et Pan troglodytes Blumenbach, 1799) sont des Primates proches des Hommes dont la morphologie se distingue par une bipédie alternée avec des déplacements posés sur le dos des doigts, le bassin allongé et en arrière du corps conduisant à un accouchement devant les os de cette structure et la mâchoire inférieure U complété par un prognathisme marqué au niveau de la supérieure.. Sa main est fort habile et la structure de son cerveau bien développée, toutefois l'intelligence des Panines est limitées par l'impossibilité du langage articulé pour des motifs anatomiques.
Ce sont deux espèces fort menacées : le Chimpanzé et le Bonobo qui vivent en sociétés de quelques dizaines d'individus dans les zones plus ou moins densément forestées de l'Afrique. Ils sont essentiellement végétariens et insectivores, mais sont plus omnivores dans le cas des populations des savanes arborées.
La séparation des Hominines des Panines peut paraître arbitraire puisque paradoxalement Pan paniscus est génétiquement plus proche d'Homo sapiens que de son réputé cousin Pan troglodytes.
Sous-tribu des Hominina Gray, 1825
La Lignée humaine (Hominines) concerne des Primates de la famille des Hominidés. Du point de vue morphologique la bipédie permanente, le bassin large et en corbeille conduisant à un accouchement au travers des os de cette structure et la mâchoire inférieure parabolique sont caractéristiques. Sa main est fort habile et la structure de son cerveau est très développée.
Plusieurs espèces fossiles dont certaines controversées.
Le plus ancien fossile connu a été longtemps regardé comme appartenant au genre Australopithecus et date de 4 millions d'années (Australopithecus anamensis ; Afrique orientale). Néanmoins des découvertes récentes font remonter la Lignée humaine à 6 Ma (Orrorin tugenensis) et même 7 Ma (Sahelanthropus tchadensis). On connaît une quinzaine d’espèces du genre Homo dont les plus anciennes remontent à 2,4 Ma.
Pline l'Ancien (23-79 ap.JC) dans son Histoire Naturelle (livre X) précise au sein des passages quelques peu moralistes, que le seul des bipèdes qui soit vivipare (Mammifères) est l'Homme ; il souligne les animaux ne font l'amour qu'à des périodes déterminées de l'année, alors que l'Homme, à toutes les heures du jour et de la nuit. Dans l'espèce humaine, les hommes ont des moyens de tromper la passion (qui tous outragent la nature) ; et les femmes se font avorter (Maîtrise des naissances).
L'Homme moderne (Homo sapiens) n'est qu'une seule espèce qui peut présenter des phénotypes variés liés à des variations génétiques très faibles. Les flux populationnels favorisent un génome tout à fait homogène. Il est susceptible d'occuper l'ensemble de la planète qu'il "domestique" selon ses besoins propres allant jusqu'à nier les équilibres biologiques qui sont garants de sa survie à moyen terme. Il est en très forte expansion dans la biosphère. Il compose des sociétés variées concentrées autour de la Ville et l'organisation politique de l'espace géographique en pays. Il légifère volontiers sur tous les sujets et organise la vie de ses sociétés. Certaines populations sont nomades, mais tendent à se sédentariser. Il a un sens de la propriété très aigu et dispose de manière inéquitable d'argent, objet symbolique qui lui permet de valoriser ses activités, de s'approprier un objet, un lieu, voire une idée. Il est vraisemblablement le seul être vivant à produire des créations artistiques conscientes. Il est susceptible d'accumuler et de transmettre un très grand nombre de connaissances, de les exploiter et de créer sans cesse de nouveaux savoirs. C'est le seul être vivant à avoir atteint de son plein gré un corps extraterrestre : la Lune et il poursuit son observation et son exploration de l'univers à l'aide de robots. Les sondes Voyager ont quitté le Système solaire depuis plusieurs années et portent des messages codés destinés à une vie extraterrestre intelligente. L'espèce est fragilisée par le développement de maladies incurables, par son comportement guerrier et sa tendance croissante à tenter de s'extraire du vivant.
Représentants de la Lignée humaine
La Lignée humaine corresponds en terme de systématique à la sous-tribu des Hominina Goodman & al., 1990 [1]. De nombreuses espèces ont été découvertes et ajoutées relativement récemment. L'étude de son évolution est la Paléoanthropologie.
On précise les espèces suivantes dans l'ordre de leur apparition :
- Sahelanthropus tchadensis Brunet & al., 2002 Ŧ - Toumaï (7 Ma)
- Orrorin tugenensis Senut & al., 2001 Ŧ - Orrorin (5,9 Ma)
- Ardipithecus kadabba Hailé-Selassié, Suwa & White, 2004 Ŧ - Ardi (5,8-5,4 Ma)
- Ardipithecus ramidus White, Suwa & Asfaw, 1994 Ŧ - (4,4 Ma)
- Australopithecus anamensis Leakey & al., 1995 Ŧ - (4,2-3,8 Ma) - Afrique de l'est (Kénya)
- Australopithecus afarensis Johanson, White & Coppens, 1978 Ŧ - Selam, Lucy (3,9-3,0 Ma) - Afrique de l'est (Ethiopie, Kénya, Tanzanie)
- Austrolopithecus prometheus Dart, 1948 Ŧ - (3,7 Ma) - Afrique du Sud
- Australopithecus bahrelghazali Brunet & al., 1996 Ŧ - Abel (3,5 Ma) - Tchad
- Australopithecus deyiremeda Haile-Selassie & al., 2015 Ŧ - (3,4 Ma) - Ethiopie
- Australopithecus africanus Dart, 1925 Ŧ - (3,0-2,0 Ma) - Afrique du Sud
- Australopithecus garhi Asfaw & al., 1999 Ŧ - (2,6 Ma) - Ethiopie
- Australopithecus sebida Berger & al., 2010 Ŧ - (1,9-1,8 Ma) - Afrique du Sud
- Kenyanthropus platyops Leakey & al., 2001 Ŧ - (3,5-3,2 Ma)
- Paranthropus aethiopicus (Arambourg & Coppens, 1967) Ŧ - (2,7-2,3 Ma)
- Paranthropus boisei (Leakey, 1959) Ŧ - (2,4-1,2 Ma)
- Paranthopus robustus Broom, 1938 Ŧ - Eurydice (2,0-1,5 Ma)
- Genre Homo Linnaeus, 1758
- Homo rudolfensis (Alekseïev, 1986) Ŧ - Homme du lac Rudolf (2,8-1,8 Ma)
- Homo habilis Leakey & al., 1964 Ŧ - Homme habile (2,3-1,4 Ma)
- Homo georgicus Vekua & al., 2002 Ŧ - Homme de Georgie (1,8 Ma)
- Homo ergaster Groves & Mazak, 1975 Ŧ - (1,9-1,0 Ma)
- Homo antecessor Bermudez de Castro & al. , 1997 Ŧ - (0,8 Ma)
- Homo erectus Dubois, 1894 Ŧ - Homme érigé (1,0-0,1 Ma)
- Homo rhodesiensis Woodward, 1921 Ŧ - Homme de Rhodésie (0,7-0,2 Ma)
- Homo heidelbergensis Schoetensack, 1908 Ŧ - Homme de Heidelberg (0,65-0,30 Ma) [2]
- Homo neanderthalensis King, 1864 Ŧ - Homme de Néanderthal (0,45-0,03 Ma)
- "Homo denisovensis / altaiensis" Ŧ - Homme de Dénisova [3] (0,400-0,015 Ma)
- Homo naledi Berger & al., 2015 Ŧ - (0,34-0,24 Ma)
- Homo sapiens Linnaeus, 1758 - Homme de Cro Magnon, Homme moderne (0,30-hodie)
- Homo floresiensis Brow & al., 2004 Ŧ - Homme de Florès (0,09-0,02 Ma)[4]
- Homo luzonensis Detroit & al., 2019 Ŧ - Homme de Luçon (0,07-0,05 Ma)
On trouve encore Homo microcranous Ferguson, 1995 Ŧ (1,7 Ma) qui n'est connu que par quelques ossements du crâne ainsi qu'Homo orientalis Zhangg & al., 1987 Ŧ qu'il nous reste à préciser, découvert en Chine dans le Yunnan. On trouve encore Homo soloensis qui ne semble être qu'une variante d'Homo erectus. Par ailleurs on connaît dans les Célèbes des outils datés de 118000 à 194000 ans pour l'instant non attribués à un groupe humain particulier.
Jusqu'il y a environ 1,8 Ma, tous les humains se trouvent en Afrique et sont représentés par différents genres (le premier représentant du genre Homo apparaît vers 2,8 Ma). Alors que sur ce continent se trouvait Homo habilis et Homo ergaster, le genre se répands en Europe (Homo sp.), Moyen Orient (Homo ergaster et Homo georgicus) et Asie (Homo sp.). Ce seront en Europe d'abord Homo antecessor suivi d'Homo heidelbergensis et Homo neanderthalensis et en Asie, Homo erectus puis Homo denisovensis. Après 0,8 Ma on trouve en Afrique Homo rhodesiensis, en Europe et au Moyen Orient Homo neanderthalensis et en Asie, Homo erectus, Homo denisovensis, Homo floresiensis et Homo luzonensis. Au début du Paléolithique moyen (0,35-0,13 Ma) l'Afrique est occupée par trois espèces (Homo sapiens, Homo rhodesiensis et Homo naledi), l'Europe par l'Homme de Néanderthal et l'Asie présente aussi trois espèces (Homo erectus, Homo denisovensis et Homo floresiensis). Seul Homo sapiens se maintient ensuite (0,13-0,04 Ma) en Afrique, l'Homme de Néanderthal en Europe et Homo sapiens pénètre au Moyen Orient où il côtoie Homo neanderthalensis et en Asie où se trouvent encore Homo denisovensis, Homo floresiensis et Homo luzonensis. Seul l'Homme de Néanderthal se maintient au Paléolithique supérieur, ce jusque vers 30000 ans. Il ne se trouve plus qu'en Europe où Homo sapiens arrive tardivement (vers 43000 ans). On ne trouve ensuite sur le autres continents puis en Amérique et Océanie plus qu'Homo sapiens.
Références
Krause J. & al. 2010 - The complete mitochondrial DNA genome of an unknown hominin from southern Siberia. - Nature, 464, 8 avril 2010. - ONLINE
Liens externes
> Hominidés (Les évolutions de l'Homme)
> Evolution humaine et génétique des populations (CourTs du Collège de France par L.Quintana-Murci)
Notes
[1] - Parmi les Mammifères (Mammalia Linnaeus, 1758), les Humains appartiennent à l'Ordre des Primates Linnaeus, 1758 et à la famille des Hominidae Gray, 1825. On distingue dans cette dernière la sous-famille des Homininae Gray, 1825 incluant les Gorilles et la tribu des Hominini Gray, 1825 comprenant les Chimpanzés. La Lignée humaine est encore classé à un niveau plus précis : celui des Hominina. Cette dernière comprends l'Homme moderne ainsi que parmi les fossiles, d'autres représentants du genre Homo et plusieurs genres plus ou moins anciens.
[2] - Homo cepranensis Mallegni & al., 2003 semble confondu avec cette espèce.
[3] - L'Homme de Denisova semble ne pas avoir été décrit scientifiquement. Il a été détecté en 2010 (Krause & al. 2010) dans l'Altaï en Russie et son nom scientifique semble une invention sans descripteur scientifique.
[4] - La date de l'occupation de l'île de Florès en Indonésie pourrait remonter à 700000 ans et concerner Homo floresiensis.