La Gaule gallo romaine

De Histoires de famille
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La Gaule gallo-romaine (52 av. JC à 486 ap. JC)

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Alors que les romains sont installés de longue date dans le Midi de la France (120 av. JC) au niveau de la Narbonnaise, la Gaule n’est pas conquise complètement avant la bataille d’Alésia (52 av. JC) alors que Jules César vainc Vercingétorix et sa ligue gauloise. La Gaule se plie à la mode romaine et l’accepte docilement et facilement. Il n’y eu que de rares rébélions gauloises contre l’autorité romaine par la suite (38 av. JC [3], 27 av. JC [3] ; 21 [4] et 69-70 ap. JC [5]). Des réalisations monumentales furent alors réalisées et profitèrent du calme ambiant : arènes de Nîmes, Pont du Gard, Théâtre d’Orange, etc. Les Gaulois fondirent même leurs divinités dans la théologie romaine, mais les lieux sont empreints de la langue gauloise et les dieux celtes s’y cachent régulièrement comme pour Lugdunum, actuelle ville de Lyon qui n’est autre que la colline fortifiée (dunum) du dieu celte Lug. Ce dernier est la divinité principale des Gaulois. C’est la lumière, celui qui brille, le dieu-roi, celui qui est indépendant et au-dessus de la trilogie celtique [1]. Sur la même base on trouve encore Laon en France, ou Lugano dans le Tessin en Suisse. Ce personnage est représenté avec un cheval sur des monnaies gallo-romaines. Celui-ci sera perpétré avec Saint Michel, le lumineux.

La Gaule romaine est un territoire riche et prospère qui va bénéficier de la Pax romana pendant près de deux siècles. De grandes villes sont fondées et se développent avec prospérité. Devant les menaces barbares, les limes sont renforcées notamment au nord-est et au nord de l’Empire Romain. Pour la Gaule c’est le Rhin qui est concerné. Les légions romaines s’y relaient et maintiennent la frontière de la Gaule alors incluse dans le grand Empire.

La Gaule est divise en trois partie dont Lugdunum (Lyon) est la capitale des Gaules : la Gaule lyonnaise, la Gaule aquitaine et la Gaule belgique.

C’est essentiellement de l’Est que vient alors le danger, les barbares comme on appelle les peuples non romanisés au cours de l’Antiquité viennent de cette région au centre de l’Europe par delà les limes, ceux-ci étant poussés par d’autres peuples d’origine plus orientale se cognent à la frontière romaine et réussiront à la franchir au cours du IIe siècle.

La Gaule est régulièrement envahie pour partie par des peuples barbares au cours du IIIe siècle, mais presqu’aucuns ne réussit à s’établir définitivement. En 162 les Chattes, un peuple germanique s’infiltre dans le nord de la Belgique, en 166 ce sont des Quades et des Marcomans qui passant le Danube, traversent les Alpes. On trouve des barbares jusqu’en Alsace en 172. Les Alamans font deux offensives (233-234 puis 253) et parviennent jusqu’au niveau de l’Auvergne. Ils reprendront encore l’offensive vers le milieu du IIIe siècle et parviendront jusque dans la Vallée du Rhône.

Dès 259-260 les Francs pénètrent dans le nord-est par les vallées de la Sambre et de la Meuse et ravagent la Gaule depuis le littoral Flamand à la Champagne. Ils se maintiendront dans le nord-est de la grande Gaule qui couvrait auparavant une partie de l’actuel Bénélux.

L’Empire romain vacille au IIIe siècle et connaît une période grave connue sous le nom d' »Anarchie militaire ». Cette période est fragilisée plus encore par la répétition des raides barbares sur le territoire de la Gaule. Entre 260 et 273, quelque généraux prirent alors le contrôle des Gaules, assurant la défense des limes au niveau du Rhin et s’intitulent Empereurs des Gaules. C’est l’époque d’un court Empire gaulois (260-273).

Les villes sont désertées au bénéfice de campagnes qui paraîtront moins dangereuses, les villes sont fortifiées ce qui vient doubler les limes devenues inefficaces. Y compris les villa sont protégées de fortifications, prémisses des châteaux féodaux.

Entre temps le christianisme venu depuis le Proche Orient se répands jusque dans la Gaule. Constatin reconnaît enfin cette religion en 313 et met fin aux persécutions lors de l’Edit de Milan [1]. Ce dernier admet la liberté du culte et prépare le concept de laïcité. Au IIe siècle le christianisme était encore une religion persécutée et nous connaissons l’exemple de Sainte Blandine victime en 177. Mais la religion progresse dans le secteur de la Gaule et Martin de Tours est un saint qui a une renommée entre 370 et 397, certes à des dates après l’Edit de Milan qui préconise une certaine laïcité et diversité du culte.

En 406 ce sont les Germains qui parviennent en Gaule, il franchissent le Rhin en décembre. Ceux-ci s’installeront et seront acceptés par les derniers empereurs romains d’occident. Ils occupent les villa abandonnées lors des précédentes invasions, avec l’accord des autorités. Ainsi les premiers fiefs tendent à se dessiner. Sur la base de la notion d’hospitalité, ils sont acceptés et défendent les campagnes (notion de fief renforcée). De petits royaumes s’installent : les Wisigoths en Aquitaine, les Burgondes sur les bassins de la Saône et du Rhône, les Francs comme nous l’avons vu plus haut sur l’actuelle secteur de la Belgique. Les nouveau Roitelets considère le pouvoir comme personnel et absolu, le royaume est leur propriété privée et n’hésitent pas à tirer des revenues des terres (les premiers impôts occidentaux) qu’ils partagent à leur descendance mâle. Ces partages entraînent vite chaos, jalousie et assassinats fratricides à répétition. C’est dans un tel contexte que va naître la France après l’expansion du royaume de Clovis sur la quasi totalité de la Gaule. La bataille de Soissons (486) marque l’avènement de la dynastie mérovingienne d’origine franque et marque la fondation de la France dont la dimension va perdurer à quelques détails près et quelques épisodes de crise associés, jusqu’à nos jours.


Empereur Constantin Ier – Statut à York (Angleterre)

[1] - L’Empereur Constantin avec l’Edit de Milan (313) libère et confirme la chrétienté qui va prendre sa place dans la Bassin méditerranéen - Le 13 juin 313 l’empereur Constantin fort de as victoire au pont Milvius sur son rival Maxence, promulgue l’Edit de tolérance de Milan par lequel il légalise le christianisme. C’est un véritable retournement car dix ans plus tôt les tetrarques Diocletien et Galère avaient lancé une Grande Persécution contre les chrétiens. Si jusque là, le religions étaient héritées, l’Edit reconnaît à chaque individu le droit de choisir sa religion particulière. A cette occasion les Eglises locales des Chrétiens se voient restituer leurs biens, même lorsqu’ils avaient été vendus à des particuliers. Si à ce stade les Chrétiens, soit un dixième de la population romaine, se trouvent essentiellement en Asie Mineure (Anatolie notamment) et en Afrique du Nord, c’est une religion des classes populaires qui va gagner la faveur des classes supérieures et des élites intellectuelles et urbaines. Dans un contexte d’Empire en difficulté, l’Eglise chrétienne va devenir un élément de stabilité et un point de repère de institutions. A l’époque les évêques sont élus par le peuple et ils désignent des hommes âgés, les prêtres pour guides les communautés. Au IVe siècle la religion chrétienne a établit la référence religieuse dominante dans le Bassin de la Méditerranée, la nouvelle Rome de Constantinople (Empire oriental) est chrétien. Ainsi le rôle de Constantin a-t-il établit les bases de l’expansion d’une chrétienté affirmée et acceptée.
[2] – Les travailleurs, les prieurs et les guerriers : laboratores, oratores et bellatores. Cette structure de la société perdure au Moyen-Âge et reflète encore de nos un triptyque du fonctionnement des sociétés modernes occidentales.
[3] – Révoltes en Aquitaine, réprimées en 38 av. JC par Agrippa et en 27 av. JC par Messalia.
[4] – En 21, sous Tibère, de nouvelles pressions financières conduisent des peuples gaulois à se révolter. Ce sont notamment les Andécaves et les Turones auxquels se joignent les Trévires, les Eduens et les Séquanes qui parviennent sous la conduite de Julius Sacrovir alors près de Lyon où ils sont réprimés. Le meneur se donne la mort par immolation. On parle de la révolte de Sacrovir (21).
[5] – En 69-70 ap. JC, depuis Cologne (Colonia) alors que l’Empire romain est entré dans un système de crise, il est question de constituer un empire gaulois autonome associé à un empire batavo-germanique qui serait sur le papier l’égal de l’Empire romain. Classicus proclame l’Empire gaulois et Julius Sabinus prend le titre de César des Gaules. Mais lors il décède d’un combat perdu contre les Séquanes dans le secteur de Vesoul, ces derniers refusant d’entrer dans la coalition. Par la suite et dans la même logique, Caïus Julius Aupex prend l’initiative de proposer à l’ensemble des citoyens gaulois (Civitas gauloises) une conférence impériale qui se tient à Durocortorum (Reims) en août 70. Cette assemblée ouvre une courte période aristocratique gauloise mais des distensions persistent. L’ensemble de ces événements révèlent en définitive plus un trouble au sein de l’unité gauloise qui ne se fait finalement pas, qu’une réelle réussite ou volonté de mettre fin à une quelconque.