Oiseaux évoqués dans la Bible

Sommaire

Une bonne diversité d’Oiseaux est évoquées dans la Bible tels que les Butors, les Buses, les Coqs et les Poules, les Cormorans, les Grues, le Coucou, les Pigeons ou les Tourterelles, les Aigles, les Faucons, les Milans, l’Épervier ou l’Autour, les Hérons, la Huppe, les Ibis, les Vanneaux, les Rapaces nocturnes ou les Engoulevents, le Balbuzard, le Pygargue ou le Gypaète, l’Autruche, les Chouettes, les Perdrix, le Paon, les Pélicans, la Caille, les Corneilles ou Corbeaux, les Mouettes ou Goélands, les Moineaux, les Cigognes, les Hirondelles, les Cygnes, les Martinets, les Grives ou les Merles, les Vautours, les « Poules d’eau »… et sauf cas très ponctuels, plusieurs espèces sont confondues sous un même nom. On peu retenir parmi les exemples les plus précis le Coucou (Cuculus canorus), la Huppe (Upupa epops), le Balbuzard (Pandion haliaetus), l’Autruche (Struthio camelus), le Paon (Pavo cristatus), la Caille des blés (Coturnix coturnix) et la Cigogne blanche (Ciconia ciconia). Dans ce contexte, il apparaît des situations de traduction variées du même texte initial, mais les éléments disponibles permettent de trancher pour une espèce ou une autre. Les autres noms donnés peuvent concerner différentes espèce, en particulier dans le contexte géographique supposé associé à l’écriture de la Bible. Les espèces proposés sont celles qui ont certainement frappé le plus l’imaginaire et ont été associés aux textes.

Les attributs et le comportement de l’Autruche est relativement détaillé chez Job (39 : 13 à 39 : 18) (nous sommes au cours du deuxième millénaire BC). Job est centenaire « légendaire » et avait de nombreuses possessions parmi ses troupeaux. Il eut de nombreuses filles. Il semble en doute avec Dieu et il est dans la crainte et le respecte profondément. Un passage parle des compétences de certains animaux à élever ou non leurs petits. C’est un texte « fondateur » de l’éthologie, ici certes, très anthropomorphiques : L’aile de l’autruche se déploie joyeuse ; on dirait l’aile, le plumage de la cigogne. Mais l’autruche abandonne ses œufs à la terre, et les fait chauffer sur la poussière ; elle oublie que le pied peut les écraser, qu’une bête des champs peut les fouler. Elle est dure envers ses petits comme s’ils n’étaient point à elle ; elle ne s’inquiète pas de l’inutilité de son enfantement. Car Dieu lui a refusé la sagesse, il ne lui a pas donné l’intelligence en partage. Quand elle se lève et prend sa course, elle se rit du cheval et de son cavalier. Dans d’autres passages, il est question d’animaux tels le Lion, le Crocodiles, l’Hippopotame, le Paon ou des Rapaces (Épervier, Aigle ou Vautour). Ce qui paraît intéressant au naturaliste ici, est l’existence d’une faune désormais disparue du Proche Orient.

Voici deux mois et demi que les enfants d’Israël sont sortis d’Égypte et ils ont leur camp dans le désert de Sin. La faim les tenaille, des cailles précèdent la première livraison de la manne par Dieu (la manne pourrait être un lichen en définitive dont il est possible de faire de la nourriture). Ainsi les cailles sont citées une première fois au cours de l’Exode (date supposée vers 1450 BC, un peu avant le passage du paragraphe suivant). Exode (16 : 13 et 16 : 14) : Le soir, il survint des cailles qui couvrirent le camp; et, au matin, il y eut une couche de rosée autour du camp. Quand cette rosée fut dissipée, il y avait à la surface du désert quelque chose de menu comme des grains, quelque chose de menu comme la gelée blanche sur la terre.

La bible de Luther (1534) représente l’épisode des Cailles et la première manne arrivée, les gens étant en costumes du XVIe siècle

On lit dans le Lévitique (11 : 14 à 11 : 19) une longue série d’Oiseaux présentés ainsi (date supposée vers 1450 BC) : Voici, parmi les oiseaux, ceux que vous aurez en abomination, et dont on ne mangera pas : l’aigle, l’orfraie (pygargue) et l’aigle de mer (faucon, balbuzard) ; le milan (vautour), l’autour et ce qui est de son espèce ; le corbeau et toutes ses espèces (corneilles) ; l’autruche, le hibou, la mouette, l’épervier et ce qui est de son espèce ; l’autruche, le hibou, la mouette, l’épervier et ce qui est de son espèce ; le chat-huant, le cormoran (plongeon !) et la chouette (grand-duc, ibis) ; le cygne, le pélican et le cormoran (vautour) ; la cigogne, le héron et ce qui est de son espèce, la huppe (vanneau) et la chauve-souris. Le contexte et celui de L’Éternel s’adressant à Moïse et Aaron, désignant les animaux que les enfants d’Israël sont susceptibles de manger ou non, ce qui est impur ou qui est pur. Le thème général est celui de la pureté et de l’impureté des choses. Le Deutéronome (14 : 11 à ) reprend presqu’à l’identique la même liste sous une façon de l’introduire autrement : Vous mangerez tout oiseau pur. Mais voici ceux dont vous ne mangerez pas : l’aigle, l’orfraie… Ici le thème général diffère et il est question de ce qui se mange et ne se mange pas. C’est alors Moïse qui rapporte – bien plus tard ~1400 BC) – le message aux enfants d’Israël, ce que l’Éternel lui avait ordonné de leur dire.

Peu après (vers 1450 BC) il est question de nourriture et de plainte du peuple d’Israël, lors de la traversé du désert qui va durer une quarantaine d’années. À ce sujet et en particulier en raison d’une demande de viande, la manne ne suffisant plus, ceci courrouce Dieu, car le peuple paraît regretter son départ de l’Egypte et Moïse, son intermédiaire avec le peuple est pris à partie (Nous nous souvenons des poissons que nous mangions en Egypte et qui ne nous coûtaient rien, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et des aulx. Maintenant notre âme est desséchée : plus rien ! – Nombres 11:5 et 11:6). Dieu promet de la viande et il y en aura tant que le dégoût l’emportera. Un passage parle d’une arrivée massive de Cailles portées par le vent sur le camp de l’Exode (Nombre 11 : 31 à 11 : 34) : L’Eternel fit souffler de la mer un vent, qui amena des cailles, et les répandit sur le camp, environ une journée de chemin d’un côté et environ une journée de chemin de l’autre côté, autour du camp. Il y en avait près de deux coudées au-dessus de la surface de la terre. Pendant tout ce jour et toute la nuit, et pendant toute la journée du lendemain, le peuple se leva et ramassa les cailles ; celui qui en avait ramassé le moins en avait dix homers (mesure de l’époque, qui correspond à une grande quantité quand même). Ils les étendirent pour eux autour du camp. Comme la chair était encore entre leurs dents sans être mâchée, la colère de l’Eternel s’enflamma contre le peuple, et l’Eternel frappa le peuple d’une très grande plaie. On donna à ce lieu le nom de Kibroth-Hattaava, parce qu’on y enterra le peuple que la convoitise avait saisi. Des arrivées massives de cailles sont relatées encore au XIXe siècle, en nombre fantastique, notamment sur des îles… ce qui révèle de très fortes populations de cet oiseaux par rapport à l’époque actuelle. De tels faits devaient donc exister il y a des millénaires.

Dans Ésaïe (34 : 11) il est question du passage suivant (date supposée vers 725 BC). L’Éternel est en colère contre les nations et son jugement s’étend sur les peuples, ceci évoque une prophétie annonçant avec plusieurs siècles d’avance « la » chute de Tyr (Phéniciens, actuel Liban) : Le pélican (ibis, butor) et le hérisson (animal parfois non présenté dans ce passage) la posséderont, la chouette (chouette du déserts) et le corbeau l’habiteront. On y étendra le cordeau de la désolation, et le niveau de la destruction. Il est question de l’annonce de la ruine de la ville de Tyr qui surviendra près de 300 ans plus tard et la nature y reprend ses droits.

Avec Jéremie (8:7) nous sommes vers 625 BC : Même la cigogne connaît dans les cieux sa saison ; la tourterelle, les martinets, l’hirondelle (la grue est ajoutée dans certaines version) observent le temps de leur arrivée ; mais mon peuple ne connaît pas la loi de l’Éternel. Il est ici question d’oiseaux migrateurs qui ont leurs « habitudes » quant à leur arrivée au printemps, mais le peuple de Dieu ne respecte pas les lois de la nature !